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Céréales Une vraie bouffée d’oxygène (Tallage)

© Claudius Thiriet

Tallage, cabinet d’études spécialisé dans les marchés des grains et des oléagineux, nous livre son analyse hebdomadaire.

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Orientation à la hausse cette semaine à l’exception des prix brassicoles : ces dernières ont abandonné 6 €/t aussi bien pour les orges d’hiver que les orges de printemps. Cette situation est probablement liée aux déboires qualitatifs moins marqués sur les orges de printemps du nord de l’UE (Union européenne) que sur celles du sud et surtout sur les orges d’hiver. Fob Creil, les orges de printemps se situent désormais à 182 €/t et celles d’hiver à 169 €/t.

L’Égypte abandonne le « zéro ergot »

Au contraire, que ce soit pour le blé meunier et fourrager, le maïs ou l’orge fourragère, c’est une progression que les prix affichent cette semaine. Les blés meuniers ont gagné entre 1 et 6 €/t selon les places. Les prix sont tirés à la fois par la décision de l’Égypte de revenir à un taux d’ergot de 0,05 % dans les chargements, soit la norme internationale, et le déroulement de flux à l’exportation, au départ des ports du sud-ouest de la France notamment, là où se trouve la meilleure qualité meunière.

Les prix du blé à la Pallice grimpent ainsi de presque 6 €/t sur la semaine à 163 €/t contre seulement 2,75 €/t à Rouen pour atteindre 157,50 €/t. Sur les marchés à terme, l’échéance décembre 2016 du Matif valait 161,50 €/t et celle du CME — nouvellement ouvert — 163,25 €/t à la clôture du 22 septembre.

Les prix des blés fourragers français sont restés stables ou en légère baisse (- 0,50 €/t fob Creil à 148 €/t). La nouvelle décision de l’Égypte n’impactera pas beaucoup les exportations de la France mais concernera toutefois d’autres blés européens (allemands, polonais notamment), c’est pour cela qu’elle a été perçue comme un élément de soutien.

L’écart réaugmente donc légèrement sur le marché français entre les prix fourragers et meuniers soulignant la tension sur le segment des blés meuniers. Et notamment ceux du sud-ouest pour lesquels se battent actuellement les meuniers de l’Hexagone et les exportateurs qui veulent charger vers l’Afrique. La demande est un peu moins soutenue sur le créneau fourrager mais ferme quand même car le blé reste intéressant par rapport au maïs dans les rations animales.

Début de la récolte de maïs en France

La récolte de maïs commence tout juste en France alors qu’elle est un peu plus avancée aux États-Unis (USA). Elle peine toutefois à avancer normalement dans ce pays à cause des pluies qui la ralentissent et qui suscitent de fortes inquiétudes qualitatives. Cette situation a engendré une petite hausse des prix du maïs sur le marché mondial au cours des derniers jours (+1 à 4 $/t).

Le maïs Fob Bordeaux a gagné, lui, 1 €/t à 161 €/t sur octobre. La récolte devrait accélérer aux USA dans les prochains jours et monter en puissance partout dans l’hémisphère nord dans les prochaines semaines. Sans grave problème, cela devrait peser sur les prix des maïs, américains et ukrainiens notamment.

Actuellement le prix théorique des maïs américain arrivés à Rotterdam — ce sont ces maïs qui servent de base au calcul du droit à l’importation — se situe à un niveau très proche du prix de seuil européen. Toute baisse importante de ce prix américain pourra donc être compensée par un droit à l’importation (même si celui-ci, du fait de son mode de calcul, ne compensera pas forcément en totalité l’évolution du prix des maïs importés).

Les maïs français et européens seront impactés par une éventuelle baisse des prix mondiaux uniquement si les prix des maïs les plus largement importés dans l’UE (maïs ukrainiens) voient leur prix chuter plus fortement que les maïs US.

Remontée du soja avec les retards de récolte aux États-Unis

Les prix de la graine de soja sont repartis à la hausse cette semaine, avec une progression de 10 $/t sur le marché à terme de Chicago. Les prix ont été soutenus par les pluies abondantes qui retardent la récolte dans plusieurs grands états producteurs particulièrement dans le Minnesota et l’Iowa. Certains agriculteurs pourraient avoir du mal à accéder à leur champ en raison de sols gorgés d’eau suite à la fin d’été très humide.

D’après le ministère américain de l’Agriculture (USDA), 4 % des surfaces étaient récoltées au 18 septembre, contre 5 % en moyenne sur les cinq dernières années. Les premiers résultats de récolte semblent confirmer les excellentes perspectives de rendement. Par ailleurs, l’état des plants reste très favorable avec encore 73 % des sojas dans un état bon à excellent. Au Brésil, les semis de soja pourraient démarrer avec retard en raison de conditions trop sèches dans les régions du centre du pays. Des problèmes de qualité de semences sont aussi évoqués.

Le colza suit le soja

La remontée du soja a tiré les prix du colza. À cela s’est ajouté un contexte haussier pour le pétrole (probable entente à venir pour un gel de la production) et l’huile de palme (stocks en baisse en Indonésie et Malaisie). Le colza français a donc gagné 4,25 €/t à Rouen à 377,25 €/t, et 7,25 €/t en Fob Moselle à 380,25 €/t. En revanche, sur Euronext, l’augmentation des cours du colza n’a été que de 1,75 €/t sur le rapproché.

Au Canada, le prix du canola a enregistré une forte remontée d’environ 15 $/t à Winnipeg à 360 $/t. Celle-ci est liée aux perspectives de reprise des exportations du Canada vers la Chine suite à l’accord qui a finalement été conclu concernant la qualité des chargements de canola canadien à destination de la Chine.

Les prix du tournesol ont suivi la tendance haussière. Ils ont regagné 5 €/t à Saint-Nazaire à 360 €/t. La récolte progresse bien en Mer Noire, avec des rendements supérieurs à l’an dernier.

Le tourteau de soja se stabilise

Les prix du tourteau de soja se sont stabilisés cette semaine. Ils reculent de seulement 1 $/t à Chicago (à 339 $/t) alors qu’ils restent cotés à 338 €/t à Montoir. Cela permet aux tourteaux de soja de conserver une bonne compétitivité face aux matières premières concurrentes (notamment les céréales).

La cotation du pois fourrager départ Marne (en nominal) est stable également, à 217,50 €/t. Le pois reste peu compétitif dans les rations animales.

À suivre : poursuite de la récolte de maïs dans l’hémisphère nord (Europe, mer Noire et US), évolution des prix mer Noire par rapport aux prix US en maïs) et européens (en blé et orge), déroulement de la récolte US de soja, conditions pour les semis de soja au Brésil, résultats de la récolte de tournesol (Mer Noire)

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